La Pierra Menta par Christophe Renaud

9ème participation

Tout d’abord, et avant l’épreuve un sentiment d’excitation et de fébrilité m’envahit, car cette épreuve est une course tellement singulière dans le circuit du ski alpinisme.
On a bien conscience que l’on va endurer 4 jours très intenses…que l’on est sur une épreuve à deux, que les deux doivent être fiables et homogènes et bien s’entendre, et que nous sommes sur un sport « mécanisé » avec son lot de surprises, voire de casse… bref c’est toute cette alchimie qui fait que quand tu arrives à terminer, tu es le plus heureux des Hommes et tu dis « plus jamais ça... comme une femme qui accouche !» mais en réalité, quelques semaines après, tu ne gardes que le meilleur et tu te dis «  je vais y revenir et être encore plus performant ! »

La « pierre » comme il est coutume de la nommer, c’est plus de 10 000m de dénivelé positif sur les 4 jours, mais ce n’est pas ça qui fait la dureté de cette épreuve. Ce qui est Caractéristique de cette course, c’est l’intensité de chacun des jours.
Tout le monde est à bloc, et tout le temps…si tu as un problème de peaux de phoques aussi minime soit-il, si tu prends le temps de t’alimenter en baissant un peu de rythme, si tu fais une mauvaise manipulation, bref quelque soit la raison, il y a une telle « bagarre » que tu auras toujours plusieurs équipes qui te dépasseront, à la moindre Faiblesse et ça de la première à la dernière équipe.

Généralement tu fini épuisé à chaque étape, puis tu bois une bonne bière à l’arrivée, tu vas vite te restaurer, faire une sieste puis impératif faire un bon massage, et là le
miracle se produit, tu repars à bloc, le lendemain.

Et puis il y a le mythe…les milliers de spectateurs qui s’amassent au Grand Mont ou bien au col de la Forclaz le jour 3 ou 4, comme cette année, et qui t’acclament comme si tu étais
le plus grand des champions…a cet instant c’est l’ascenseur émotionnel… tu luttes pour ne pas pleurer, et c’est difficile de ne pas verser ta larme. Tes poils s’hérissent, tu es étreint par l’émotion, mais il ne faut pas se laisser déconcentrer… la course continue.

Je passe ma chute à ski, mon entorse au pouce, c’est tellement sans importance

 La vrai aventure, au-delà de la compétition, c’est l’aventure humaine avec son coéquipier pour lequel on est prêt à tout partager, tout donner… mais aussi tous ses copains de club, avec qui on « se tire le maillot » pendant l’épreuve puis on se refait la course tous ensembles, en riant de nos « conneries ».

C’est au final, un melting pot d’émotions, joie, tristesse, colère, bonheur, amitiés,  exacerbées par la dureté de cette course qui la rend si belle et si attachante.

"Vive le sport et les émotions qu’il procure !"

Récit de Christophe Renaud Ambassadeur Vertical